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苏东坡: 一千年前的朋友 - Claude Roy

已有 3991 次阅读 2015-2-16 13:34 |个人分类:在中法文化之间流连|系统分类:海外观察| 苏东坡, Claude, Roy

我在想,若用一篇篇短文还原、勾划自己二十年的心路历程,是无法完全用写实的油画风格的,间或印象派、写意乃至抽象的画风,都有助于表达,。。。

在法国,开启了自己重新认识中西方文化、实则认识自己的人生之旅,一个重要因缘来自与法国人的交流,来自他们对中国文化的叩问。当然,这些因某种机缘对中国文化感兴趣的法国知识分子,还只是一小部分,但却是很特别的一部分,他们敏感、品味挑剔、富于批判精神,如果中国文化只因异国情调,是不可能如此打动他们的。那么,是什么打动了他们?他们在其间追寻什么?自己又在追寻什么?。。。

若干年前的一天,同事Michel和我聊天:

-渝,你知不知道苏东坡?

-当然,中学时读过他的“赤壁赋”,他是个大诗人。

于是,Michel就如数家珍地和我侃起苏东坡来,说苏东坡不但是杰出的诗人,更是了不起的人道主义实践家,给穷人看病、种水稻、修房子、筑桥樑、建学校,。。。简直是东方的达-芬奇!直到把我的脸说红为止,因为,他说的许多我并不知道。我问Michel怎么会如此了解苏东坡,他说他读了Claude Roy(克罗德-罗阿)的书“一千年前的朋友”(L‘ami qui venait de l’an mil, Su Dongpo 1037-1101)。于是,我找来此书,刚读了第一章,就有点明白Michel在和我谈苏东坡时,那热情的语气和向往的神情了。

Claude Roy(1915-1997)是当代法国著名诗人、小说家、评论家。文革中的一个春天,他来到中国,从北京到杭州,一天晚上,在西湖边和他的中国友人散步,月光皎洁,Claude Roy感叹此景,中国友人告诉他,一千年前一位叫苏东坡的中国诗人在一首诗中也写下了同样的感叹,并把此诗念给他听,心灵的共鸣使Claude Roy开始研究苏东坡的诗,并由此去追寻苏东坡的人生,于是,把他的感想写成了这本书“一千年前的朋友”。

我把第一章译成了中文,借此给大家拜年、祝春节愉快!

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一千年前的朋友  克罗德-罗阿

第一章 “那个他”和“这个他”

“那个他”大约生活在一千年前(1037-1101);“这个他”现在就在这,此刻,正看着一只有着幽雅的东方情调花纹的蝴蝶,蝴蝶在他写字、做梦的小阁楼的窗户边,煽动着翅膀。对一只蝴蝶,就在它煽动翅膀时候,“当下”意味着什么?对“这个他”、“那个他”呢?

当“这个他”说“那个他”是朋友时,他想要说什么? “这个他”没见过、也永远见不到“那个他”,望不见他的颜容,看不到他眼睛的颜色,听不到他的声音,闻不到他的气味。“那个他”讲的语言,“这个他”不会讲,虽说现在还有人讲,但也讲得不完全一样了,因为这语言随着世纪在改变,在时间的瀑布、洪水、地震中,字已简单、自然地磨损了,就象卵石在时间的急流中磨损了一样。

“友谊”对于在世的人,我们可以看见、听见、摸到、闻到的人,已是不容易理解的了,更何况是对一段痕迹的“友情”,对一个影子的“同情”,对一个缺席者的“讨欢”,这是理智的感情吗?可是,感情就一定得是理智的吗?

花园的蜗牛爬行时,在叶子上留下一条小小发亮的迹印。一个人的足迹,在一千年后,让我们猜测到什么?

为什么去爱那遥远几世纪前的“那个他”? 而那成千上万本该成为“这个他”的朋友的人,却被时间洪流所吞没,没留下一点痕迹,什么也没有。

为什么,为什么的为什么,为什么的为什么的为什么,转向说不出的诧异,转向存在的惊讶。朋友要解释什么是朋友时,是怎么说的? “因为是他,因为是我”。

当“这个他”想念“那个他”时,他有时会有种猜测、欲望、放肆,说“因为他就是我”。

当然这不是真的。但只要有一点认同的闪光,一点把“那个他”和“这个他”相溶的火花,恒星时钟几千分之一的几千分之一秒,就足以让“那个他”和“这个他”发出同一声音,“我就是你”。

这却是真。

1。 L'autre et L'un

L'autre fut de passage sur terre il y a environ mille ans (1037-1101). L'un est de passage ici, actuellement. Il regarde en ce moment une vanesse, aux ailes décorées d'un subtil motif oriental. Le papillon bat des ailes sur le bord de la fenêtre à tabatière du grenier où l'un écrit et rêvasse. Que veut dire actuellement pour une vanesse, le temps d'un battement d'ailes? Qu'est-ce que cela veut dire pour l'un? Qu'est-ce que cela voulait dire pour l'autre?

Quand l'un, l'actual, dit que l'autre est son ami, qu'est-ce que cela peut signifier? L'un ne connaît pas, et ne connaître jamais, le visage de l'autre, la couleur de ses yeux, le timbre de sa voix, son odeur de vivant. L'autre parlait une langue quel'un ne parle pas. Ceux qui la parlent encore ne la parlent pourtant plus tout à fait, parce qu'elle a changé avec les siècles, au fil des cataractes du temps, des inondations, des séismes et de la simple, natutelle usure des mots, limés comme s'usent les galets dans torrent des ages.

Déjà l'amitié pour celui qui est là, qu'on peut regarder, écouter, toucher, sentir, ce n'est pas si facile à comprendre. Quant à l'amitié pour une trace, la sympathie pour une ombre, le plaisir pris à la présence d'un absent, est-ce un sentiment raisonnable? Mais les sentiments sont-ils tenus d'être raisonnables?

Les escargots, dans le jardin, quand ils se mettent en route, laissent derrière eux sur les feuilles de salade un petit ruban luisant, leur sillage. Que laisse à déchiffrer, après mille ans, la piste d'un humain?

Et pourquoi aimer à distance de siècles celui-là, l'autre, quand des milliards de milliards qui auraient pu aussi bien être les amis de l'un ont été engloutis dans les whirlwinds of time, sans rien laisser d'eux, pas une griffure, pas une empreinte : rien.

Les pourquoi, les pourquoi des pourquoi, les pourquoi des pourquoi des pourquoi ricochent sur l'étendue de l'étonnement sans terme, sur la surprise d'exister. Comment disait l'ami qui voulait expliquer ce que qu'être ami? "Parce que c'était lui. Parce que c'était moi."

Quand l'un pense à l'autre, il a parfois la présomption, la tentation, la folle audace de se dire : "Parce que lui c'est moi."

Ce n'est pas vrai, bien sûr. Il suffit pourtant d'un éclair d'unique identité, d'une étincelle de confusion entre l'autre et l'un, un millième de millième de seconde à l'horloge sidérale, pour que l'autre et l'un disent d'une seule voix : moi c'est toi.

Et c'est vrai.




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1 陈小润

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